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Les réseaux de jeunes ou comment les entreprises misent sur l’entre-soi de leurs nouvelles recrues pour les fidéliser

Chez IBM France, il existe un petit club sélect qui compte près de 500 membres. Pour en faire partie, un seul critère : l’âge. Ce réseau, appelé « Millenials », en référence à la génération née dans les années 1980-1990, est uniquement accessible aux salariés de moins de 35 ans. « A l’origine, ce groupe créé il y a une quinzaine d’années comptait les stagiaires, des apprentis et des jeunes embauchés. Nous savions que tous les vendredis midi à la cantine il y aurait le groupe des jeunes et que si on était au bureau on pouvait les rejoindre pour déjeuner sans formalité », explique Claudine Queret, devenue aujourd’hui responsable de la diversité, de l’égalité et de l’inclusion de l’entreprise new-yorkaise.
Dans les entreprises américaines, les groupes « affinitaires » (des salariés qui ont des intérêts communs) existent depuis longtemps. A Google, l’un des premiers groupes LGBT + a été créé aux Etats-Unis en 2003, par des salariés désireux de faire entendre leur voix. Le groupe avait aussi glané un surnom, Gayglers, en référence à celui des salariés, Googlers, qui a depuis essaimé, avec les Jewglers, les Greyglers, etc.
Chez IBM, après le Covid-19, une nouvelle génération a voulu réactiver le réseau Millenials. Sous l’impulsion de Pamela Bou Antoun, 28 ans, diplômée d’un master de commerce de Kedge Business School, le réseau s’est transformé. La jeune recrue, après deux années d’alternance, explique : « Je voulais participer à la vie interne de la boîte et on avait envie de revenir au travail après les confinements. »
Son premier chantier : des événements, comme le « B to B », un afterwork qui a lieu une fois par an, en été. « On se retrouve tous pour un petit mot de la fin avant les vacances. Stagiaires, apprentis, tous les jeunes de l’entreprise sont les bienvenus. » Ces moments informels sont aussi pensés pour permettre aux jeunes de développer leur réseau. Une façon de faire de la politique, mais adaptée aux attentes de cette génération. L’un des événements qui attirent le plus ? Le « café croissant », un petit déjeuner autour d’un directeur qui a lieu tous les deux mois.
Chez l’énergéticien Engie, un tel réseau est apparu il y a une dizaine d’années sous l’impulsion de quelques jeunes salariés. Intitulé « Young Professional Network », mais prononcé à l’anglaise « YPN », le groupe compte aujourd’hui 2 500 membres, tous âgés de moins de 36 ans et présents dans certains des pays où l’entreprise est implantée (Brésil, Etats-Unis, Allemagne, Chili, Royaume-Uni, Maroc, Australie, Belgique, etc). Chaque année, une nouvelle promo reprend les rênes du groupe et adapte les projets – événements, afterworks, débats – à leurs envies.
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